« Journal inventé. 1815-1816. Adélaïde Sara Pictet de Rochemont », Mélanie Chappuis, Editions des Communes Réunies, avec BSN Press pour la présente édition (2021)
Les femmes, et celles du XIXème siècle encore davantage que celles du XXIème siècle, sont souvent définies comme étant les épouses de, ou les filles de, avant qu’on ne s’attarde sur leurs maris, leurs pères, ou les personnalités masculines de leur entourage proche. L’objectif de ce journal inventé est de rendre à Adélaïde Sara Pictet de Rochemont la part qu’elle a joué dans l’histoire lancéenne, non pas indépendamment de son mari, Charles Pictet de Rochemont, mais à ses côtés, et à égalité avec lui. Il ne s’agissait nullement de tout «inventer», mais de se baser sur les lettres écrites par Sara à son mari, à ses enfants, de fouiller les archives pour retrouver cette femme et la faire exister dans les esprits. La période retenue est celle qui a maintenu Charles Pictet de Rochemont, le diplomate, loin de Lancy, à Paris, Turin ou Vienne. Les lettres envoyées par Sara à cette période regorgent d’informations sur son quotidien lancéen, le travail au domaine, la traduction d’articles de la Bibliothèque britannique, la prospérité de la race mérinos, l’enseignement fourni aux enfants de Lancy et l’éducation de ses propres enfants. Si ce journal parle d’une période révolue, durant laquelle le protestantisme marquait les êtres et leurs actions, il révèle une femme moderne, à laquelle celles d’aujourd’hui pourront s’identifier.
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« Valentine Mallet. Figure de la photographie genevoise », Sarah Merlini, Editions des Communes Réunies. Une co-édition Lancy d’Autrefois/Bibliothèque de Genève.
Les photographies de Valentine Mallet racontent le déroulement du temps, la préservation de la mémoire. Avec justesse et variété, elles décrivent les mutations urbaines, les évolutions sociales.
Au tournant des XIXème et XXème siècle, la vieille ville de Genève et la commune de Lancy vivent une modernisation profonde touchant à l’aspect architectural et aux modes de vie. Parallèlement, la pratique photographique devient plus accessible et se popularise.
Née en 1862 et originaire du Grand-Lancy, Valentine Mallet produit une importante collection de photographies entre 1895 et 1915. Grâce au partenariat éditorial inédit entre l’association Lancy d’Autrefois et la Bibliothèque de Genève, son œuvre est pour la première fois dévoilée au grand public dans une étude approfondie qui passe en revue le contexte de la photographie amateur et des femmes photographes à Genève.
Entre photographie documentaire et artistique, Valentine Mallet immortalise les anciennes rues et chantiers de démolition, les transports vétustes et activités de l’époque, nous livrant des images de grandes qualités qui étonnent par leurs aspects à la fois inédit et familier.
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« Lettres du front: août 1914 – 1917 », Père Marc Garin, missionnaire de Saint François de Sales, éditions florimontaines, Lancy, novembre 2018
Voici un manuel conçu pour les élèves du Secondaire, entièrement composé de lettres rédigées par un missionnaire de Saint François de Sales, professeur à l’Institut Florimont, lors des années passées dans les tranchées françaises. Le ton, la sincérité, la lucidité avec lesquels ce religieux haut-savoyard parle du conflit le plus meurtrier de tous les temps impressionne et marque les esprits durablement. A mettre entre toutes les mains!
Prix: Fr. 20.-. En vente à l’Institut Florimont et à l’Arcade du Vieux Lancy.
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« Un thé avec mes chères fantômes » de Mélanie Chappuis, Genève, 2016
Par un dimanche ensoleillé, vous décidez de vous promener aux abords du cimetière Saint-Georges. Vous empruntez la route du Pont-Butin et longez la clôture du cimetière d’un pas décidé. A la hauteur du radar, juste avant de vous engager sur le fameux ouvrage autoroutier, vous vifurquez à droite sur un petit chemin qui est en fait une excroissance de la route du Pont-Butin. Vous vous trouvez maintenant à l’arrière du cimetière. Il y a là quelques maisons agréablement orientées vers le Rhône qui coule majestueux à proximité. Plus loin, des arbres dressent leurs branches touffues et vous cachent farouchement l’autre rive du fleuve. En tordant le cou, peut-être arriverez-vous à distinguer une belle bâtisse du XVIIème siècle. En tous cas, à l’époque de sa construction, les Lancéens pouvaient parfaitement la contempler depuis des terres qui n’étaient pas encore genevoises, mais qui faisaient alors partie du Petit-Lancy. Cette demeure qui porte le nom de « Châtelaine-Vieusseux » était un domaine de plaisance comme il y en avait tant dans la campagne genevoise: on peut se rappeler ici que les Rapin, les Gallisard de Marignac, les Lullin pour ne citer qu’eux venaient également se ressourcer en ces temps-là dans notre commune où l’air était plus pur qu’en ville…
Une histoire de femmes
Maintenant que le décor est posé, parlons art et littérature. Il y a quelques années, la famille Chappuis a acquis ce domaine de Châtelaine. Très rapidement, les nouveaux Châtelains vont tomber sous le charme de cette demeure accueillante dans laquelle tous les membres de la famille vont trouver un espace où se retirer du monde et, pour certains d’entre eux, créer. Ah oui, car je ne vous ai pas tout dit: dans la famille Chappuis, les parents ont été touchés par la grâce créatrice. Il y a Mélanie, l’écrivaine et journaliste, qui a pris possession de la véranda et puis Philippe, alias Zep qui a fait son nid dans les combles. Dès lors, dans cette maison, on y croise des personnages de toute sorte, issus de l’imagination débridée des géniaux propriétaires.
Ainsi, les derniers nés de la plume de Mélanie sont des fantômes, mais pas n’importe lesquels: ceux de Michée Chauderon, la dernière sorcière brûlée à Genève en place publique en 1652 et d’Emma Vieusseux, l’ancienne propriétaire des lieux. Dans un ouvrage d’une délicatesse infinie, Mélanie Chappuis retrace le destin de deux femmes de caractère et de conviction qui ont vécu dans et autour de la maison qu’elle occupe aujourd’hui. Entre fascination et admiration, l’auteur rend hommage, à travers ces deux personnages historiques avec lesquels elle dialogue, à la femme en général dans ses combats d’hier et d’aujourd’hui, en soulignant des thèmes qui lui tiennent à cœur: l’affranchissement de la domination des hommes, la libre-pensée et la tolérance. Les dessins d’Emma Vieusseux et les aquarelles de Zep tout en finesse et en subtilité viennent fort à propos compléter les descriptions de cette maison hors du temps et de l’emprise des hommes.
Mélanie Chappuis, « Un thé avec mes chères fantômes », Editions Encre fraîche, Genève, 2016.
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Olivier Chaponnière (en collaboration avec Roger Durand), « Antoine Bovy & le Franc suisse », Chaponnière & Firmenich SA, Genève, 2015
Voici un bel ouvrage retraçant la l’oeuvre du Genevois Antoine Bovy (1795-1877), l’auteur des toutes premières monnaies de la Confédération suisse comportant la figure de l’Helvetia assise.
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Nicole Giroud, « Mission et calvaire de Louis Favre », paru aux éditions Cabédita, 2012
«Cette biographie est née d’un devoir d’amitié, d’une promesse faite à un très vieil homme: il voulait que je raconte la vie de son frère, héros de la Résistance et Juste parmi les nations, fusillé en juillet 1944. Celui-ci travaillait pour deux réseaux de renseignement sans compter le service de renseignement suisse; il était prêtre et appartenait à la congrégation des Missionnaire de Saint François de Sales. Cette promesse m’a menée très loin, m’a fait rencontrer des communautés dont je ne soupçonnais même pas l’existence, elle m’a plongée dans cet univers de la dernière guerre qui a toujours des implications dans le monde actuel. Ce fut un travail long, semé de fausses pistes et de découvertes majeures; au bout du compte j’espère avoir restitué le destin de Louis Adrien Favre de la manière la plus exacte mais aussi la plus vivante possible».
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« Enfances en difficultés »
Un ouvrage passionnant sur l’enfance abandonnée à Genève vient de paraître. Il retrace les 120 ans d’histoire de la Fondation Officielle de la Jeunesse (FOJ), une fondation genevoise de droit public qui répond des nos jours aux besoins d’accueil, de soutien et d’accompagnement éducatifs d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes devant quitter temporairement leur milieu familial. On y apprend notamment qu’à Genève, un home pour garçons – ou « asile » comme on disait à l’époque – fonctionnait au Petit-Lancy depuis 1897 (celui pour filles aux Délices datait de 1903). Créé sous l’impulsion du chef du Département de l’Instruction publique Alexandre Gavard et placé sous la supervision du docteur Paul-Louis Ladame, ce lieu fonctionnait comme une plateforme de « triage » avant le placement adéquat. Appelé « Asile temporaire de l’enfance abandonné », il était situé à l’avenue des Peupliers (ancienne campagne Bertrand). Ce foyer sera fermé en 1965 et c’est en 1972 que sera inauguré le foyer de Gilly (Grand-Lancy) qui est aujourd’hui encore une pièce maîtresse de l’activité de la FOJ.
Joëlle Droux, avec la collaboration de Martine Ruchat, « Enfances en difficultés: de l’enfance abandonnée à l’action éducative, Genève 1992-2012 », Genève, 2012.
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“Histoire des transports publics dans le canton de Genève”, tome 1: “Le XIXème siècle”, de Gilbert Ploujoux, éditions du Tricorne, Genève, 2010.
Voici un ouvrage exhaustif (plus de 400 pages!) qui couvre l’histoire des transports collectifs depuis la mise en service d’un bac permettant de traverser le Rhône à Chancy à l’époque de la Révolution française jusqu’aux différents types de tram utilisés par la Ville de Genève, en passant par les omnibus à chevaux et l’arrivée du chemin de fer au milieu du XIXème siècle. Ce livre richement illustré et particulièrement bien documenté fera les délices des amateurs ferroviaires et d’histoire locale.
A commander auprès de l’Association genevoise du musée des tramways (AGMT), Case postale 5465, 1211 Genève 11 Stand. Gilbert Ploujoux, “Histoire des transports publics dans le canton de Genève”, tome 1: “Le XIXème siècle”, éditions du Tricorne, Genève, 2010. Prix de vente: 90 frs.
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